Les stocks halieutiques pourraient être plus durables et plus productifs

 

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La santé des stocks halieutiques est l’un des principaux déterminants de la performance des activités de pêche. Il importe donc de gérer ces stocks de façon durable pour que les objectifs socioéconomiques assignés à la pêche par les pouvoirs publics et les parties prenantes soient atteints. Pour assurer une bonne gestion, il est primordial d’évaluer régulièrement l’état des stocks. On peut ainsi empêcher que les captures atteignent des niveaux non viables et permettre aux gestionnaires des pêches d’agir lorsque les stocks subissent l’impact de facteurs exogènes (la modification du climat, par exemple). En l’absence de données de qualité pour orienter la gestion des pêches, l’exploitation des stocks risque d’amoindrir sur la durabilité économique, sociale et environnementale du secteur. Dans des cas extrêmes, la surpêche peut entraîner un effondrement des stocks qui peut avoir des conséquences dévastatrices pour les populations et les écosystèmes. 

 

Un stock halieutique évalué sur cinq a besoin d’être reconstitué, et beaucoup d’autres pourraient être exploités de façon plus productive

 

Il ressort de l’Examen des pêcheries 2022 de l’OCDE que 64 % des stocks évalués sont en bonne santé dans les 32 pays de l’OCDE et économies émergentes étudiés. En revanche, 18 % de ces stocks ne satisfont pas aux normes de durabilité, et l’état de santé des 18 % restants n’a pas pu être établi de manière concluante. En outre, un peu moins de la moitié des stocks en bonne santé – 30% de tous les stocks évalués –  sont exploités d’une façon qui optimise leur productivité : en d’autres termes, ils sont suffisamment abondants pour que le volume ou la valeur des captures puissent être portés à leur niveau maximal (voir la partie droite du graphique ci-dessous). Il serait donc possible de tout à la fois produire davantage de poisson, accroître la valeur qu’en tirent les pêcheurs et faire progresser la durabilité environnementale en améliorant la santé des stocks halieutiques.


Le nombre de stocks évalués et leur état sont très variables selon les pays

 

Plusieurs pays (Corée, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Lituanie et Pologne) rapportent que tous les stocks évalués sont en bonne santé, mais, à l’exception de la Corée, n’en ont évalué qu’un faible nombre. Dans d’autres pays, il apparaît que plus de la moitié des stocks évalués ne remplissent pas les critères de durabilité biologique.

 

La santé des stocks peut aussi varier naturellement ou sous l’effet de facteurs sans aucun lien avec la pêche, comme le changement climatique, avec à la clé des diminutions (ou des augmentations) inattendues indépendantes du régime de gestion.

 

De nombreux facteurs expliquent pourquoi le nombre de stocks évalués varie selon les pays. Le plus important d’entre eux est peut-être le nombre de stocks faisant l’objet d’une exploitation commerciale, qui dépend à la fois de l’envergure du secteur et des espaces maritimes du pays. Le nombre des évaluations rapportées dans l’ensemble de données dépend aussi des capacités des autorités nationales à réaliser de telles évaluations, qui diffèrent selon les pays. Enfin, dans certains cas où de nombreuses espèces sont exploitées dans une même zone, par exemple dans les pêcheries des récifs tropicaux, il peut être compliqué, voire impossible d’évaluer les stocks individuellement, et cela influe également sur le nombre d’évaluations réalisées.

 

Dans ces conditions, il est difficile de tirer des conclusions valables de ces seules données et il faut se garder d’interpréter l’état des stocks comme un indicateur d’une gestion réussie. Cependant, évaluer les stocks dont l’état est inconnu ou indéterminé devrait être une priorité pour les gestionnaires des pêches et les pouvoirs publics.

Loyers des stocks de poissons évalués au niveau national, 2021
Nombre total d'évaluations dans les godets

Source: OCDE (2022), l’Examen des Pêcheries de l’OCDE 2022                                                                                    


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Les pratiques de gestion sont très variables selon les pêches

 

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