14 mar 2022 - Le transport aérien permet de déplacer rapidement des personnes et des marchandises sur de grandes distances et, en facilitant le commerce international et le tourisme, il contribue à la croissance économique et à la création d'emplois. Néanmoins, l'industrie aéronautique contribue de manière significative aux émissions mondiales de CO₂. En 2019, juste avant le début de la pandémie de COVID-19, les émissions de CO₂ du transport aérien représentaient 3 % des émissions mondiales de CO₂ liées à l'énergie. En valeur absolue, ce chiffre était à peu près égal au total des émissions de CO₂ liées à l'énergie du Japon. Dans les pays de l'OCDE, cette part était de 5 % et se caractérisait par une tendance rapide à la hausse, portée par l'augmentation des vols entre pays. 

Les émissions du transport aérien étaient en hausse avant la pandémie Part de l'aviation nationale et internationale dans les émissions totales de CO2 liées à l'énergie, pays de l'OCDE, 1971-2019 Note : Les parts de l'aviation nationale et internationale (lignes violettes et bleues) s'additionnent à la part globale de l'aviation dans les émissions de CO2 liées à l'énergie de l'OCDE (ligne rouge). S‌ource : IEA (2022), "Detailed CO2 estimates", IEA CO2 Emissions from Fuel Combustion Statistics: Greenhouse Gas Emissions from Energy (base de donnée), calcul des auteurs.

La nouvelle base de données de l'OCDE

L'OCDE a développé une base de données qui permet d'estimer les émissions de CO₂ liées à l'aviation en utilisant les données sur le trafic aérien de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) combinées à un calculateur d'émissions de CO₂ de l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (EUROCONTROL). Cette nouvelle base de données a une couverture quasi mondiale et permet de suivre les émissions sur une base mensuelle en temps quasi réel, en observant presque immédiatement l'impact d'événements tels que la pandémie de COVID-19. Un autre avantage de la base de données est qu'elle fournit des ventilations entre les vols domestiques et internationaux, et entre les vols de passagers et de fret. Elle comprend également des informations plus granulaires telles que le suivi de routes spécifiques.

 

Obtenir les statistiques rapidement est important...

La pandémie de COVID-19 a démontré l'intérêt de la nouvelle base de données de l'OCDE pour fournir rapidement des estimations. La pandémie a durement touché le secteur du transport aérien. Les restrictions de voyage et l'inquiétude suscitée par le virus ont décimé le transport aérien de passagers. En avril-mai 2020, les émissions de CO₂ du transport aérien ont diminué de 75 % par rapport à la même période un an plus tôt. Il a fallu près d'un an aux vols intérieurs pour s'en remettre, mais en mars 2021, les émissions de CO₂ ont retrouvé leur niveau d'avant la pandémie. Pour l'aviation internationale, les émissions de CO₂ étaient encore 45 % moins élevées en décembre 2021 que deux ans auparavant, et les émissions de tous les vols (intérieurs et internationaux) étaient 30 % moins élevées.

Avant le développement de la nouvelle base de données, nous n'aurions pu observer ces effets qu’au moins un an plus tard. Les comptes officiels des émissions atmosphériques (CEA) du système de comptabilité économique et environnementale (SCEE) et les inventaires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sont publiés respectivement au moins 12 et 16 mois après la fin de l'année de référence - et souvent avec un décalage plus long.

Les émissions des vols intérieurs ont retrouvé leur niveau d'avant la pandémie, tandis que les émissions des vols internationaux restent plus faibles Émissions de CO2 par rapport au même mois de 2019, janvier 2020-décembre 2021 ‌ Source : OCDE (2022) Émissions de CO2 du transport aérien emissions (base de données), calculs des auteurs.

... pour les décisions politiques…

Avant la pandémie de COVID-19, les émissions du transport aérien étaient censées tripler entre 2015 et 2050. Des projections plus récentes du Forum international des transports prévoient qu'en l'absence de toute action visant à limiter les émissions de CO₂ du transport aérien, celles-ci seront encore multipliées par deux et demi au cours de cette période. L'action des pouvoirs publics et les améliorations technologiques des avions sont essentielles pour réduire la contribution du secteur de l'aviation aux émissions mondiales de CO_2. La nouvelle base de données de l'OCDE fournira aux responsables politiques des informations opportunes qui seront cruciales pour suivre les tendances post-pandémiques du transport aérien, l'impact des évolutions de la technologie des avions et l'impact des politiques environnementales telles que les systèmes de taxation du carbone.

 

...tout comme la possibilité de zoomer sur les détails

Le fait que la base de données de l'OCDE puisse fournir des détails et des ventilations granulaires sera utile pour évaluer les nouvelles politiques et technologies affectant les émissions de CO₂ du transport aérien. En effet, de tels changements peuvent ne s'appliquer qu'à certains couloirs aériens ou certains types de vols, que seule cette nouvelle base de données, grâce à ses information détaillées, sera en mesure de suivre leur impact. Par exemple, nous pourrions suivre l'effet d'un nouvel avion long-courrier plus économe en carburant sur les vols internationaux de passagers. Ou nous pourrions observer l'impact d'une nouvelle taxe-carbone sur les vols intérieurs et les vols internationaux séparément. Si la taxe-carbone et d'autres mesures visant à réduire les émissions sont mises en œuvre à différents moments et à différents endroits, il sera possible d'observer les différences entre les pays et au fil du temps. De cette manière, la nouvelle base de données aidera à évaluer l'impact des politiques sur les émissions de CO₂ de l'aviation.

 

Ou trouver les données ?

• Accéder à la base de données 

Contact

Pour des informations complémentaires, merci de contacter la Direction des statistiques et des données de l'OCDE à stat.contact@oecd.org.

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