Partager

Bangladesh

Le Bangladesh doit diversifier ses marchés d'exportation et intensifier ses investissements, selon un nouveau rapport

 

12/09/2023 - Après plusieurs décennies de progrès soutenus, il est temps pour le Bangladesh d'intensifier son modèle économique pour garantir une sortie durable et en douceur de la liste des pays les moins avancés (PMA), selon l'Examen de la Politique de Transformation de la Production du Bangladesh lancé aujourd'hui à Dhaka (disponible en anglais).

Le Bangladesh a réalisé des progrès remarquables depuis son indépendance en 1971. Il est passé d’une économie marquée par l’extrême pauvreté et les famines à la troisième puissance mondiale de fabrication de vêtements de prêt-à-porter (PRG), après le Vietnam et l’Inde. L’industrie manufacturière joue un rôle central dans l’économie du pays. Entre 2000 et 2022, la valeur ajoutée du secteur a presque doublé en proportion du PIB, passant de 11 à 22 %. Le prêt-à-porter joue un rôle central dans l'économie, avec 20 produits représentant 84 % du total des exportations nationales. Le Bangladesh a également favorisé la création de capacités industrielles nationales dans des secteurs émergents et plus avancés technologiquement, notamment l’électronique et les produits pharmaceutiques. Aujourd’hui, le Bangladesh est le seul PMA impliqué dans la fabrication de produits pharmaceutiques et de médicaments. La production nationale couvre 98 % des besoins du pays.

Toutefois, pour pérenniser ces acquis, le Bangladesh doit continuer à diversifier sa structure de production et ses exportations, lutter contre sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles et réduire son exposition aux fluctuations des marchés mondiaux des matières premières. Le pays doit également se préparer à un tournant : la sortie du Bangladesh de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) de l'ONU, prévue en principe pour 2026, nécessite une approche politique intérieure actualisée pour se conformer aux règles internationales appliquées aux pays en développement ainsi qu'une refonte des partenariats internationaux pour continuer à soutenir le développement du pays, notamment en favorisant un dialogue commercial plus efficace et en comblant les lacunes des infrastructures physiques et numériques. Il est également important de continuer à progresser dans l’utilisation des technologies numériques dans les entreprises et de mettre à jour le cadre réglementaire, y compris les modifications de la loi sur la sécurité numérique de 2018.

Un changement d’approche de la part des partenaires internationaux est également essentiel. Ils doivent s'engager avec le Bangladesh au-delà de domaines tels que la conduite responsable des entreprises et le développement des infrastructures et établir de nouvelles formes de partenariats pour garantir un développement inclusif et durable et soutenir l'écologisation du mix énergétique et des processus industriels du Bangladesh.

Pour s'appuyer sur les bonnes pratiques internationales et préparer une transformation réussie, le gouvernement du Bangladesh s'est engagé dans un processus consultatif de 20 mois avec le Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) par le biais de l'outil d'examen des politiques de transformation de la production (PTPR). Ce PTPR a été mis en œuvre en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), avec le soutien de l'Union européenne. Le rapport qui en résulte, lancé aujourd’hui à Dhaka, met en évidence les atouts du pays, notamment sa géolocalisation stratégique et l’engagement du gouvernement à diversifier l’économie. Sur la base d'un diagnostic complet, comprenant une analyse approfondie des secteurs pharmaceutique et électronique, l'examen identifie trois priorités de réformes :

  • Préparer l'État pour l'avenir. Cela nécessite de favoriser la mobilisation des ressources intérieures et de doter l’État des capacités institutionnelles et administratives nécessaires.
  • Changer la mentalité dans la conduite des affaires. Le Bangladesh devrait progressivement passer d’un modèle de compétitivité axé sur les prix à un modèle orienté sur l’innovation. Cela impliquerait d’investir davantage dans l’innovation et la modernisation technologique. L’investissement direct étranger pourrait jouer un rôle plus important en favorisant l’innovation.
  • Moderniser l'approche politique. Les politiques devront être améliorées et cesser de se concentrer sur l’accès au marché et la gestion tarifaire pour se tourner vers des outils politiques plus modernes capables d’encourager de manière adéquate l’innovation et d’exploiter pleinement le potentiel de marché et la situation géographique stratégique du pays.

Les demandes des médias doivent être adressées à :

- Centre de développement de l'OCDE : Annalisa Primi (Annalisa.Primi@oecd.org; tél. : +33 1 45 24 75 35) ou Service de presse : Bochra.Kriout@oecd.org ; tél.: +33 1 45 24 82 96

- CNUCED : Giovanni Valensisi (giovanni.valensisi@unctad.org) ou le Service de presse, Dan Teng'o (dan.tengo@unctad.org)


À propos des Examens des politiques de transformation productive (PTPR) du Centre de développement de l’OCDE :

Les PTPR conseillent les gouvernements sur la manière de transformer leurs économies en réponse aux grandes tendances mondiales. Ces processus consultatifs et collaboratifs impliquent de multiples parties prenantes, tant au niveau national qu'international. Le PTPR du Bangladesh a impliqué le gouvernement du Vietnam et le Comité des politiques de développement (CDP) des Nations Unies en tant que pairs internationaux, ainsi que de nombreux acteurs publics et privés. Il fournit des analyses approfondies des secteurs de l’électronique et de la pharmacie.

 

Documents connexes