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Suisse

Renforcer la productivité et rehausser le taux d’activité permettraient à la Suisse de préserver son niveau de vie élevé

 

14/03/2024 - La Suisse a été d’une solidité remarquable pendant la pandémie de COVID-19 et les récentes turbulences qu’ont connues les marchés de l’énergie à la suite de la guerre d’agression déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Caractérisée par une économie dynamique, une main-d’œuvre hautement qualifiée et des politiques macroéconomiques prudentes, la Suisse affiche des taux de chômage et d’inflation faibles, et son niveau de vie figure parmi les plus élevés de la zone OCDE.


Selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Suisse, la croissance de son produit intérieur brut (PIB) devrait rester modérée et s’établir à 0.9 % en 2024, avant de se hisser à 1.4 % en 2025. Quoiqu’en recul par rapport à 2022, l’inflation franchira temporairement la barre des 2 % au cours de l’année 2024, sous l’effet des hausses des loyers et des prix de l’électricité ainsi que de modifications des taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), avant de refluer au début de 2025.


Grâce à un cadre budgétaire solide, la situation des finances publiques suisses est saine. Le ratio dette publique/PIB, qui s’établissait à 37 % en 2023, est bas en termes de comparaison internationale. Remédier aux tensions croissantes exercées sur les dépenses par le vieillissement démographique et la transition écologique contribuerait à garantir la viabilité des finances publiques. Des examens systématiques des dépenses pourraient contribuer à mettre en évidence des possibilités d’économies budgétaires, tandis qu’un élargissement de l’assiette et une hausse du taux de la TVA, conjugués à une augmentation des impôts sur la propriété immobilière, pourraient permettre de collecter davantage de recettes.


Les tensions géopolitiques, l’évolution de la structure des échanges et les conditions de financement restrictives font obstacle à la croissance. Dans ce contexte, l’attachement de la Suisse au système commercial fondé sur des règles est particulièrement bienvenu. Continuer de renforcer son intégration économique avec ses principaux partenaires commerciaux et favoriser la diversification des chaînes d’approvisionnement en élargissant et en approfondissant les accords de libre-échange permettraient au pays de conserver sa forte productivité. Réduire les charges administratives et renforcer la concurrence amélioreraient l’environnement des entreprises.


La Suisse est dotée d’un système global de stockage et a adopté des mesures précises pour faire face à d’éventuelles perturbations des chaînes d’approvisionnement en biens et services vitaux. La mise en œuvre de systèmes de gestion des crises peut atténuer les effets négatifs des crises sur l’économie suisse, aider à protéger les ménages vulnérables, assurer une reprise économique rapide et rehausser la croissance à long terme.


Pour contrecarrer les effets du vieillissement rapide de la main-d’œuvre, la Suisse devrait rehausser le taux d’activité des femmes, des seniors et des immigrés. Réformer le système de prélèvements et de prestations, afin de réduire les contre-incitations au travail qui s’exercent sur les seconds apporteurs de revenu, favoriserait une augmentation des revenus d’activité des femmes. Continuer d’étoffer l’offre de services d’accueil des jeunes enfants et réduire leur coût aideraient les mères à reprendre un travail à temps plein. Assouplir encore les conditions de cumul emploi-retraite favoriserait un allongement de la vie active. En laissant davantage de temps aux étudiants mobiles au niveau international originaires de pays non membres de l’Union européenne (UE) pour trouver un emploi après l’achèvement de leurs études, les autorités faciliteraient leur entrée sur le marché du travail.


S’attaquer au problème du changement climatique est un enjeu essentiel pour la Suisse en tant que pays alpin, pour lequel il est lourd de conséquences. Son niveau d’émissions de gaz à effet de serre par unité de PIB est le plus bas de la zone OCDE, mais la Suisse devra accélérer sensiblement leur réduction pour atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici à 2050. Cela passera par un nouveau renforcement de la tarification du carbone, ainsi que par des investissements considérables dans les énergies renouvelables, telles que le solaire et l’éolien.


On trouvera ici une Synthèse de cette Étude économique, reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).


Les journalistes souhaitant obtenir de plus amples informations sont invités à contacter Reemt Seibel à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 97 00).

 

 

 

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