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Slovénie

La Slovénie devrait réformer son système de retraite pour faire face au vieillissement rapide de sa population, déclare l’OCDE

 

27/01/2022 - La Slovénie devrait encourager sa population à travailler plus longtemps et réformer son système de retraite afin d’en assurer l’équilibre financier à long terme tout en préservant le niveau de vie des retraités, d’après un nouveau rapport de l’OCDE.

On peut en effet lire, dans OECD Reviews of Pension Systems: Slovenia, que le vieillissement démographique commence à s’accélérer et qu’il devrait conserver un rythme soutenu jusqu’au milieu des années 2050, entretenu par l’amélioration de l’état de santé des personnes âgées et les faibles taux de fécondité observés depuis plusieurs décennies.

Avec les règles actuelles, il faut s’attendre à voir les dépenses publiques de retraite grimper en flèche, de 10.0 à 15.7 % du PIB, entre 2019 et 2050. Seule l’Italie aurait alors un niveau de dépenses plus élevé, avec 16.2 % de son PIB, tandis qu’à l’échelle de l’Union européenne, le rapport passerait dans le même temps de 11.6 à 12.6 %, en moyenne. En conséquence, les pouvoirs publics devraient accroître très sensiblement la fiscalité ou les taux de cotisation, ou dégager des économies dans d’autres domaines, sauf à entreprendre une vaste réforme du système de retraite tant qu’il en est encore temps.

À l’heure actuelle, les inégalités de revenu chez les personnes âgées sont nettement moindres en Slovénie que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, le taux de pauvreté monétaire relative parmi cette même catégorie de population étant quant à lui dans la moyenne de la zone. Il est très rare cependant que l’on travaille après l’âge de 60 ans en Slovénie : seuls 25 % des Slovènes âgés de 60 à 64 ans avaient encore un emploi en 2019, ce qui représente la moitié de la moyenne OCDE.

Ce faible taux d’activité s’explique par les conditions d’admission à la retraite, qui sont parmi les moins exigeantes de la zone OCDE. L’écart par rapport aux autres pays de cette zone, pour ce qui est de l’âge de départ effectif, ne peut que s’élargir puisque l’âge normal de départ restera fixé à 62 ans, pour un début de carrière à l’âge de 22 ans, alors qu’il doit reculer ailleurs, passant, en moyenne, de 64 ans aujourd’hui à 66 ans pour les individus qui rentrent actuellement dans la vie active.

L’allongement de la durée de travail est inévitable si la Slovénie entend préserver le niveau de ressources des retraités et pérenniser le financement des retraites, d’après le rapport. Extrêmement précoce il y a quelques décennies, l’âge de départ effectif a reculé sensiblement depuis suivant une tendance qu’il convient d’encourager plus activement. L’âge minimum de départ, fixé actuellement à 60 ans, devrait être porté au moins à 62 ans puis corrélé à l’évolution de l’espérance de vie. La durée de cotisation de référence pour une retraite sans décote devrait être portée de 40 à 42 ans, au minimum, et l’abaissement de l’âge minimum de départ en fonction du temps consacré à la garde des enfants aboli.

Il sera difficile de freiner le dérapage des dépenses sans réduire progressivement l’indexation des pensions servies au profit d’une indexation sur les prix. L’indexation sur les prix est un moyen de préserver la valeur des pensions au moment du départ à la retraite tout en protégeant le niveau de vie des individus par la suite. De nombreux pays de l’OCDE indexent les pensions essentiellement sur les prix.

Il est recommandé dans le rapport de simplifier les règles applicables aux pensions et d’ajuster l’acquisition des droits de manière à stabiliser le niveau moyen des pensions, en faisant passer la période de référence des 24 meilleures années à l’ensemble de la vie active. Une plus grande transparence sur le financement des retraites est essentielle.

Pour élargir la couverture des plans d’épargne-retraite, une affiliation obligatoire ou automatique aux plans de retraite professionnels devrait être prévue pour tous les travailleurs. Les incitations financières à s’affilier à un régime complémentaire devraient être modifiées de manière à encourager plus activement les travailleurs modestes à mettre de l’argent de côté pour leur retraite, par exemple par des subventions fixes en valeur nominale ou un système d’abondement.

Pour de plus amples informations, les journalistes doivent prendre contact avec Pablo Antolin (Direction des affaires financières et des entreprises) Hervé Boulhol ou Maciej Lis (Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales).

 

Travaillant avec plus de 100 pays, l'OCDE est un forum politique mondial qui promeut des politiques visant à préserver la liberté individuelle et à améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde.

 

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