22/11/2020 - La crise du COVID-19 a mis au jour d'importantes vulnérabilités dans nos économies qui ne peuvent trouver remède que dans une coopération mondiale et une action publique résolue et ciblée, tel est le constat que dresse un nouveau rapport de l’OCDE présenté aux Chefs d’État et de gouvernement du G20 lors de leur Sommet virtuel ce week-end.
D'après ce rapport intitulé « New Horizons », demandé par le G20 à l’appui de son Plan d'action commun face à la crise, les pouvoirs publics doivent maintenant planifier la reprise tout en continuant à vivre avec le virus. Les mesures économiques d'urgence adoptées pour faire face à la crise devront être adaptées, les aides apportées aux individus et aux entreprises plus ciblées, et de nouvelles politiques mises en place pour faire de l’édification d'une économie mondiale plus forte, plus durable et plus inclusive une réalité.
Lors de son allocution à l’occasion du Sommet, le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, a déclaré que des réformes ambitieuses étaient nécessaires pour assurer une reprise vigoureuse. Il a poursuivi en ces termes : « Nous devons veiller à ce que les systèmes de santé et de protection sociale profitent à tous, que les investissements tant publics que privés soient alignés sur les Objectifs de développement durable, et il nous faut faire de la résilience une constante de nos systèmes économiques et sociaux. »
Pour l’OCDE, la coopération entre les gouvernements doit s’intensifier dans un certain nombre de domaines :
Ce rapport, où il est expliqué que les dépenses budgétaires exceptionnelles et le soutien monétaire devraient être maintenus aussi longtemps que nécessaire pour amortir le choc de la pandémie, décrit comment devraient agir les pouvoirs publics sur trois fronts - la réaffectation des ressources, les aides aux individus et l’édification d'un système économique durable et résilient pour l'avenir.
La crise accélère les changements économiques, qui sont souvent porteurs de ruptures. Les pouvoirs publics devront aider les travailleurs et les entreprises dans la transition à opérer des secteurs en déclin vers les secteurs en expansion, en supprimant les obstacles à la mobilité, en intensifiant la concurrence et en facilitant l'accès des entreprises au financement et aux technologies avancées, ou leur restructuration.
Il sera primordial d'améliorer la formation et de développer les compétences, en particulier pour les travailleurs peu qualifiés, les jeunes et les femmes, souvent vulnérables sur le marché du travail. Les dispositifs de maintien dans l’emploi devront évoluer de façon à protéger les individus, plutôt que les emplois, à élargir leurs perspectives et à préserver leurs revenus.
Accroître l'investissement public et privé, en particulier dans les domaines des soins de santé, du numérique, de l'abaissement des émissions de carbone, de l’éducation et des compétences sera un levier essentiel pour renforcer la durabilité et la résilience.
Le rapport « New Horizons » fait partie d’un vaste corpus d'analyses et de recommandations de l’OCDE et d'autres organisations internationales à l’appui des travaux du G20.
M. Gurría a salué les réalisations du G20 sous la présidence de l’Arabie saoudite. En particulier, il a fait référence au G20, qui a réaffirmé ses objectifs consistant à réduire de 15 % d'ici 2025 la proportion de jeunes risquant d’être laissés de côté sur le marché du travail et à réduire de 25 % l’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes dans les cinq prochaines années. L’OCDE et l’OIT continueront de suivre les progrès accomplis dans ces domaines, ainsi que l’impact de la pandémie sur l’emploi et sur les tendances migratoires.
M. Gurría a déclaré que l’OCDE poursuivrait ses travaux aux côtés du G20 en vue de parvenir à un accord sur les modalités de taxation de l’économie numérique d’ici la mi-2021. Dans un rapport du Secrétaire général aux ministres des Finances du G20 (Secretary-General’s Tax Report), l’OCDE rappelle que, faute d’accord, on assisterait à une prolifération de mesures unilatérales et à une augmentation préjudiciable de différends fiscaux et commerciaux qui pourraient faire régresser le PIB mondial, alors même que nous peinons à nous relever de la pandémie.
Il a ajouté qu'une reprise économique durable après la crise serait compromise par des dépenses dommageables pour l’environnement – telles que les subventions accordées aux combustibles fossiles – qui, dans les plans de relance annoncés par les gouvernements, l’emportent encore sur les investissements plus respectueux de l’environnement.
M. Gurría a également salué les progrès accomplis par le G20 dans le domaine de la lutte contre la corruption et de l'incrimination de la corruption transnationale, y compris la demande formulée par l’Arabie saoudite en vue de participer au Groupe de travail de l’OCDE sur la corruption dans l'optique d'adhérer à la Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption, la norme internationale dans ce domaine.
Informations complémentaires sur l'éventail des travaux de l’OCDE sur les priorités du G20.
Travaux de l’OCDE sur les réponses apportées face à la pandémie de COVID-19.
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