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Hongrie

Hongrie : des réformes visant à accroître la productivité renforceraient la reprise consécutive à la crise liée au COVID-19, selon l’OCDE

 

30/07/2021 - L’économie de la Hongrie est en train de sortir de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19, mais pour retrouver durablement la croissance vigoureuse que connaissait le pays avant la crise, il faudra mettre en œuvre des réformes pour renforcer la productivité et la création d’emplois, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

D’après la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Hongrie, dans la mesure où les effets des pénuries de main-d’œuvre se font sentir tandis que l’économie redémarre, il est crucial d’investir dans la formation professionnelle, les compétences numériques et l’apprentissage pour assurer l’adéquation entre les compétences des travailleurs et les besoins des employeurs. Améliorer les liaisons de transport et l’offre de logements permettrait aux actifs résidant dans des zones où les postes à pourvoir sont rares de prendre plus aisément un emploi ailleurs. Mettre en place un environnement des entreprises plus concurrentiel et transparent et accélérer l’adoption des technologies numériques par les entreprises permettraient également de renforcer la reprise.

« L’économie hongroise se portait bien avant la crise, et compte tenu du redressement de la demande extérieure, les perspectives d’une reprise vigoureuse sont bonnes. Il est important de mettre à profit cette période, ainsi que les fonds qui vont être reçus de l’UE, pour rehausser la productivité et la compétitivité afin de garantir une reprise forte et durable », a déclaré Alvaro Pereira, Directeur de la Branche des études nationales du Département des affaires économiques de l’OCDE, lors de la présentation du rapport en présence de Gábor Gion, Secrétaire d’État aux Affaires financières de la Hongrie.

© Études économiques de l'OCDE : Hongrie 2021 - La crise du COVID-19 a durement frappé l'économie hongroise (graphique)La crise liée au COVID-19 a touché de plein fouet une économie hongroise tournée vers l’exportation, mettant fin à la période de croissance régulière observée entre 2016 et 2019, qui avait rehaussé les revenus et ramené le taux de chômage à son plus bas niveau depuis 30 ans. Les aides publiques destinées aux travailleurs et aux entreprises, ainsi que le déploiement rapide des vaccins, ont facilité la reprise, et d’après l’Étude, la croissance devrait s’établir à 4.6 % en 2021 et à 5 % en 2022, après un recul de 5.1 % du PIB en 2020. Une injection annuelle de fonds structurels de l’Union européenne et de fonds provenant du plan de relance « Next Generation EU » équivalant à environ 3.5 % du PIB au total à partir de 2021 soutiendra la croissance, si ces capitaux sont bien investis.

Des risques subsistent à court terme, tels que l’impact d’une pénurie mondiale de semi conducteurs sur la production automobile hongroise. Les aides ciblées octroyées aux ménages et aux entreprises devraient être maintenues aussi longtemps qu'il le faudra. Une fois que la reprise sera autonome, les autorités devraient de nouveau s’attacher à renforcer les finances publiques avant les augmentations à venir des dépenses de santé et de pensions découlant du vieillissement de la population, indique l’Étude, notamment en menant à son terme le relèvement en cours de l’âge de la retraite à 65 ans d’ici à 2022 et en liant ses futures hausses aux gains d’espérance de vie.


Compte tenu du vieillissement et de la diminution de la population active, il est urgent de rehausser la productivité de la main-d’œuvre. Outre le renforcement du système d’enseignement professionnel et supérieur, il est essentiel d’accroître le nombre de diplômés en technologies de l’information et de la communication (TIC) et d’ingénieurs hautement qualifiés, qui sont de plus en plus recherchés par les entreprises. Dans ce contexte, l’Étude recommande de réduire le coût de l’accès mobile à internet à haut débit et d’aider les entreprises à adopter rapidement les technologies numériques. Intensifier les efforts de lutte contre la corruption, notamment en continuant de renforcer le cadre institutionnel, et garantir l’indépendance et l’obligation de rendre des comptes dans le cadre du système judiciaire amélioreraient le climat de l’investissement et étayeraient le dynamisme des entreprises.

Il serait possible de renforcer la mobilité des travailleurs en améliorant les liaisons de transport entre les zones rurales et les villes, en modernisant la réglementation du secteur de l’immobilier d’habitation pour étoffer le marché du logement locatif privé, et en assouplissant certaines des règles strictes relatives aux autorisations et certifications nécessaires à l’exercice de divers métiers. La Hongrie pourrait aussi envisager d’allonger la durée d’indemnisation du chômage, aujourd’hui limitée à trois mois.

Enfin, il serait bon pour l’économie de la Hongrie que sa structure fiscale soit plus propice à la croissance. À cet égard, il est préconisé dans l’Étude de réduire les prélèvements sur le travail et de supprimer progressivement les impôts sources de distorsions qui sont perçus sur le chiffre d’affaires dans des secteurs comme l’énergie, la finance et le commerce de détail, qui entravent l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché et l’investissement. Les autorités pourraient contrebalancer ces allègements en augmentant les recettes de taxes sur la consommation, d’impôts immobiliers et de taxes environnementales, tout en simplifiant la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) par le biais d’une réduction de son taux conjuguée à un élargissement de son assiette.

Consultez la Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).


Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).


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