A l'issue de sa participation au Sommet des Nations Unies sur le changement climatique (7-18 décembre 2009), le Secrétaire général, M. Angel Gurría, a déclaré :
"Bien que loin d’être parfait, l’accord de Copenhague représente un accord politique arraché de dure lutte. La plupart des pays sont susceptibles de le signer et il représente, à ce titre, une étape décisive vers une action collective internationale visant à limiter les émissions mondiales et à construire des économies plus propres, plus résistantes". Lire le discours
Faute de mesures radicales, on prévoit que les émissions de gaz à effet de serre augmenteront d'environ 70 % entre aujourd'hui et 2050 et continueront de progresser après cette date. Cela provoquera une élévation de la température mondiale d'au moins 4 °C par rapport aux niveaux préindustriels d'ici à la fin du siècle. Le Sommet de Copenhague vise à placer le monde sur la voie d'un avenir sobre en carbone afin de maintenir l'augmentation de la température en deçà de 2 °C.
Les effets dévastateurs qu'aurait une hausse de la température de 4 °C sont illustrés par cette carte interactive établie par l'Office météorologique du Royaume-Uni.
Impact d'une hausse de la température mondiale de 4 ºC
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
L'OCDE préconise un éventail de mesures, en mettant l'accent sur la facturation d'un prix pour les émissions de carbone, par exemple via les taxes sur le carbone et un système « de plafonnement et d'échange » où les entreprises peuvent acheter et vendre le droit d'émettre une certaine quantité de gaz à effet de serre. Si un marché mondial du carbone était mis en place au cours de la prochaine décennie, cela impliquerait une diminution de seulement un dixième de point de pourcentage de la croissance moyenne du PIB mondial entre 2012 et 2050 et permettrait de maintenir les concentrations de gaz à effet de serre à des niveaux acceptables. La tarification du carbone devrait être complétée par des normes et des règlements relatifs à l'efficacité énergétique, ainsi que par un investissement accru dans la recherche-développement.
La suppression des subventions à la consommation et à la production d’énergie dommageables pour l’environnement constitue une première étape importante sur la voie de la tarification des émissions de carbone. Il ressort d’analyses réalisées conjointement par l’OCDE et l’Agence internationale de l’énergie que l’élimination des subventions aux énergies fossiles dans les économies émergentes et les pays en développement pourrait faire baisser les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 10 % d’ici à 2050.
Craintes de « fuite de carbone » et de perte de compétitivité
Certains pays redoutent que l’abaissement des limites d’émission nuise à la compétitivité des entreprises nationales et entraîne une délocalisation des émissions (« fuite de carbone »). Certains veulent imposer des taxes sur le carbone aux frontières sur les importations en provenance de pays qui n'adoptent pas des objectifs rigoureux en matière de gaz à effet de serre. Les analyses de l'OCDE suggèrent cependant que les taxes aux frontières jouent un rôle limité dans le domaine de la compétitivité, ont un coût élevé aussi bien pour le pays les mettant en place que pour leurs partenaires commerciaux, et pourraient occasionner des frictions dans les échanges.
Nous devons au contraire trouver une situation équitable pour tous, en élargissant la participation à un accord sur le climat de façon à inclure le plus grand nombre possible de pays et d'industries. Les travaux de l’OCDE sur l'harmonisation du traitement fiscal des permis négociables permettront de créer un système plus juste au sein des pays utilisant des procédés « de plafonnement et d'échange ».
L’action en faveur d’une croissance économique verte jouera un rôle central dans cet engagement. Les travaux de l’OCDE sur l'économie du changement climatique et la croissance verte montrent que l’innovation et l’investissement dans les énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique peuvent être une nouvelle source de dynamisme de l’économie.
Financement de la réduction des émissions de gaz à effet de serre
Le marché du carbone devrait constituer une source essentielle de financement de la lutte contre le changement climatique. D’après les estimations de l’OCDE, si tous les pays industrialisés recouraient à des taxes ou à des permis attribués par voie d’enchères pour réduire les émissions de CO2 de 50 % d’ici à 2050, ils en tireraient des recettes pouvant atteindre 2.5 % de leur PIB à l’horizon 2020. Les recettes fiscales pourraient contribuer à stimuler la croissance économique ou à soutenir la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement.
Il ressort des travaux de l’OCDE que les coûts d’application de taxes sur le carbone sont très variables d’un pays développé à l’autre. En Australie, au Canada et aux Etats-Unis, par exemple, le prix de la tonne de CO2 devrait être fixé à au moins 50 USD pour ramener en 2020 les émissions au niveau de 1990.
Travaux de l'OCDE sur le financement de l'action face au changement climatique : www.oecd.org/env/cc/financing (en anglais)
Faire participer tous les pays : agir aux niveaux local et mondial
Les pays pauvres seront les plus durement touchés par les effets du changement climatique : sécheresses, phénomènes météorologiques violents et élévation du niveau des mers. L’OCDE a élaboré des orientations pour intégrer l’atténuation et l'adaptation au changement climatique dans les politiques de développement.
Les villes peuvent montrer l’exemple en matière de planification du changement climatique. Les travaux de l’OCDE sur les « villes vertes » montrent qu’elles constituent souvent des centres d’innovation et peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre en faisant prévaloir des systèmes utilisant des énergies propres, ainsi qu’une gestion durable des déchets et des transports.