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Roumanie

Roumanie : stimuler la productivité et le capital humain favorisera la croissance économique, les créations d’emplois et de plus hauts revenus, selon l’OCDE

 

28/01/2022 - Accélérer le rythme des réformes structurelles et investir efficacement les fonds alloués par l’UE, tout en assurant une bonne gestion des finances publiques, aideront à renforcer la reprise et la croissance future, ce qui offrira à la population de Roumanie de meilleures chances de réussite, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

La Roumanie a accompli d’énormes progrès pour hausser ses niveaux de vie avant la crise liée au COVID-19, et la résilience de son économie pendant la pandémie a été impressionnante.

Selon la nouvelle Étude économique de l’OCDE sur la Roumanie, la priorité immédiate des politiques tant économique que de santé publique est d’étendre massivement la couverture vaccinale complète qui, à environ 40 %, est l’une des plus faibles d’Europe.

© Études économiques de l'OCDE : Roumanie 2022 - L'économie roumaine a rebondi fortement suite à la crise du COVID-19 (graphique)Pour soutenir sa reprise à moyen et long terme, la Roumanie devra s’attacher au déploiement efficace de son plan pour la reprise et la résilience, financé par l’UE, en renforçant ses capacités administratives et en procédant aux réformes nécessaires dans des domaines comme les retraites. Les réformes devront également viser à redynamiser la croissance de la productivité, les créations d’emplois et le développement des compétences, et à renforcer l’État de droit et les finances publiques.

« La pandémie a durement frappé la Roumanie, mais le gouvernement a pu gérer rapidement et de manière globale ses conséquences économiques, contribuant ainsi à un rebond rapide de l’activité économique », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors de la présentation de l’Étude à Bucarest, aux côtés du Premier ministre Nicolae Ciucă. « Comme pour tous les pays, des difficultés demeurent. La priorité immédiate est de progresser encore dans la campagne de vaccination. Dans un deuxième temps, renforcer la productivité en levant les obstacles à la concurrence, améliorer le cadre réglementaire et accroître la taille de la population active et sa qualité seront la clé pour élever encore les niveaux de vie et faciliter la convergence vers les niveaux de revenu des pays de l’OCDE ».

La crise liée au COVID-19 a touché le pays de plein fouet après deux décennies de performances économiques solides, qui ont vu le PIB par habitant de la Roumanie grimper à plus de 60 % de la moyenne de l’OCDE. Il s’agit d’une hausse massive, puisque ce taux avoisinait tout juste 30 % au début des années 2000.

La reprise devrait se poursuivre. La croissance du PIB de la Roumanie devrait, selon l’Étude, atteindre 4.5 % en 2022 et 2023, après une croissance de 6.3 % en 2021. Face à la forte remontée de l’inflation, désormais en dehors de la fourchette cible fixée par la banque centrale, la politique monétaire devrait continuer d’être plus restrictive, le cas échéant.

Il conviendrait de mettre en place un plan crédible d’assainissement à moyen terme des finances publiques pour réduire progressivement le déficit budgétaire. Ce plan devrait prévoir des réformes pour accélérer l’absorption des fonds alloués au titre du plan de relance « Next Generation EU », améliorer l’efficience de la dépense publique et accroître la pérennité financière du système de retraite face au vieillissement de la population. Accélérer la modernisation de l’administration fiscale, ainsi que les réformes visant à supprimer les dispositions fiscales inefficaces, notamment celles en faveur des microentreprises et de certains secteurs comme la construction, et à augmenter les impôts moins générateurs de distorsions comme les impôts sur le patrimoine, concourrait à augmenter les recettes et à rendre la fiscalité plus équitable et plus efficiente.

La croissance de la productivité a besoin d’un coup de pouce. La productivité actuelle de l’économie roumaine se situe aux deux tiers environ de la moyenne de l’OCDE. Un meilleur environnement des entreprises et le renforcement des règles de l’État de droit, qui aideraient à attirer les investisseurs, seront d’une importance primordiale pour doper encore la croissance et les niveaux de vie et replacer la Roumanie sur sa trajectoire de convergence économique avec les pays de l’OCDE.

Plus précisément, un renforcement de la concurrence et du cadre réglementaire, assorti de procédures plus simples pour l’entrée des entreprises sur le marché et leur sortie, aiderait les plus productives à prospérer, à investir et à adopter les nouvelles technologies. L’investissement dans la transition écologique et la transformation numérique permettrait également d’augmenter le potentiel de croissance de la Roumanie tout en l’aidant à se rapprocher de ses objectifs climatiques.

De même, il importe d’améliorer l’égalité des chances et la mobilité sociale. Malgré un repli constant des niveaux de pauvreté ces dernières années, la proportion de Roumains vivant avec moins de la moitié du revenu médian est encore de 17 %, contre 12 % en moyenne dans l’OCDE. La Roumanie accuse un retard par rapport à la plupart des pays de l’OCDE pour ce qui est d'assurer l’accès à une éducation de qualité, aux soins de santé, au logement et aux transports. Les disparités régionales étaient déjà marquées avant la pandémie. Celle-ci a creusé les inégalités, en frappant plus durement les groupes vulnérables et plus particulièrement les jeunes, les femmes et la population rom. Il est très important d’actionner le levier de l’éducation et de la formation pour insérer plus d’actifs peu qualifiés sur le marché du travail formel. Le déploiement d’un plus vaste arsenal de mesures d’activation du marché du travail et un accès plus facile à des programmes d’enseignement professionnel et de formation des adultes de qualité devraient aider à corriger les déséquilibres du marché du travail. Enfin, de meilleures perspectives en termes de qualification et d’emploi permettraient également de ralentir les flux d’émigration, qui ont d’ores et déjà entravé le développement économique par manque de main-d'œuvre et de compétences.

Consulter la synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).

 

Note aux responsables de publication :

L'OCDE est une organisation internationale qui a son siège à Paris et dont la mission consiste à promouvoir des politiques visant à améliorer le bien-être économique et social des populations du monde entier. Travaillant avec ses pays membres et partenaires, elle offre aux pouvoirs publics une enceinte où ils peuvent conjuguer leurs efforts en vue de partager leurs expériences et de rechercher des solutions aux problèmes économiques, sociaux et de gouvernance auxquels ils sont confrontés.

Les 38 pays membres de l’OCDE sont : l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Chili, la Colombie, la Corée, le Costa Rica, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Islande, Israël, l’Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Slovénie, la Suède, la Suisse et la Turquie.

L’OCDE a noué un dialogue avec la Roumanie, comme avec d’autres économies non Membres, par le biais de projets spécifiques à ces pays. Ce dialogue prend diverses formes telles que la participation de non-Membres aux travaux des organes de l’OCDE, des examens-pays spécifiques, l’intégration de séries statistiques thématiques dans les bases de données de l’OCDE, des exercices d’évaluation comparative, ou encore l’adhésion aux instruments de l’OCDE.

Au fil des ans, la Roumanie et l’OCDE ont coopéré sur un certain nombre de rapports et de publications consacrés spécialement à ce pays, notamment : OECD Capital Market Review of Romania (2021), Talent Abroad: A Review of Romanian Emigrants (2019), OECD Public Governance Reviews: Scan of Romania (2016) et OECD Competition Assessment Reviews: Romania (2016).

Le 25 janvier 2022, le conseil de l’OCDE a décidé d’entamer la première phase des discussions d’adhésion avec la Roumanie, ainsi qu’avec l’Argentine, le Brésil, la Bulgarie, la Croatie et le Pérou. Des feuilles de route, fixant les modalités, les conditions et le processus d’adhésion, vont maintenant être élaborées, sous réserve que ces pays confirment leur adhésion aux valeurs, à la vision et aux priorités énoncées dans la Vision d’avenir pour l’OCDE, adoptée à l’occasion de son 60e anniversaire, et les conclusions politiques de la Réunion du Conseil au niveau des Ministres (RCM) de 2021.

Voir également l’ouverture des discussions d’adhésion, ainsi que des informations de référence sur l’élargissement de l’OCDE et l’adhésion à l’OCDE.

En savoir plus sur les publications et rapports concernant la Roumanie.

 

Pour toute information complémentaire, les journalistes sont invités à contacter Catherine Bremer à la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 80 97).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.

 

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