Partager

Nouvelle-Zélande

Nouvelle-Zélande : il faut stimuler la croissance de la productivité pour une reprise solide et durable et un niveau de vie plus élevé, selon l’OCDE

 

31/01/2022 - Un soutien solide des pouvoirs publics pour protéger les emplois et les revenus face à la pandémie a aidé la Nouvelle-Zélande à se redresser rapidement de la profonde récession dans laquelle l’a plongée le COVID-19, mais il reste des défis à relever pour mettre l'économie sur la voie d’une croissance durable, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

Le taux de chômage est tombé à son niveau le plus bas depuis 2007, tandis que le taux d’emploi a atteint un niveau record au troisième trimestre de 2021. Toutefois, l’inflation et les prix des logements ont augmenté de façon considérable et la dette publique comme l’endettement des ménages se sont tous deux accrus.

Les auteurs de la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la Nouvelle-Zélande recommandent d’ajuster à court terme la politique budgétaire pour aider à stabiliser l’économie. Accroître la productivité, notamment en optimisant l’utilisation des technologies numériques, soutiendrait de nouvelles augmentations du niveau de vie.

La croissance économique devrait ralentir, face à des contraintes de capacités qui se font sentir et au durcissement des politiques macroéconomiques. La croissance de la consommation devrait également ralentir pour atteindre un rythme plus soutenable, la croissance de l’emploi s’essoufflant. Après une envolée à 4.7 % en 2021, le PIB de la Nouvelle-Zélande devrait s’établir à un taux de 3.8 % cette année, avant de fléchir à 2.5 % en 2023.

« Les perspectives économiques à court terme sont positives. L’économie de la Nouvelle-Zélande s’est redressée fortement de la pandémie. La nécessité d’une action des pouvoirs publics devient urgente dans un certain nombre de domaines pour rendre la croissance économique durable. Par exemple, le soutien au développement du secteur du numérique dynamisera la productivité du travail », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, présentant l’Étude lors de son lancement virtuel aux côtés de Grant Robertson, vice-Premier ministre et ministre des Finances, et de David Clark, ministre de l’Économie numérique de Nouvelle-Zélande. « L’indexation de l’âge d’ouverture des droits à la retraite sur l’espérance de vie et l’adoption d’objectifs de ratio dette/PIB à long terme aideront à faire face à l’augmentation attendue de la dette publique ».


Étant donné les niveaux bas de l'accessibilité financière des logements pour les primo-accédants et la vigueur du marché du logement, il est important, selon l’Étude, que le gouvernement mène à bien des réformes pour développer l'offre de logements et que les règles macroprudentielles soient encore durcies.

L’action publique devra être infléchie pour éviter que le vieillissement démographique n’entraîne de nouvelles augmentations conséquentes de la dette publique. Repousser l’âge d’ouverture des droits à la retraite en l’indexant sur l’espérance de vie, tout en prenant des mesures pour en limiter l’impact sur les groupes défavorisés, permettrait de faire face aux défis budgétaires à long terme. L’adoption d’objectifs explicites de ratio dette/PIB à long terme représenterait un engagement clair à améliorer la situation budgétaire du pays.

Il est essentiel d'accroître la productivité pour élever les niveaux de vie, notamment en recourant davantage aux technologies numériques. Il faudrait relever les défis que pose la croissance de la productivité en raison d’une concurrence limitée sur les marchés de produits, de l’insuffisance des liens à l’international et de l’innovation et des décalages entre l’offre et la demande de compétences et de qualifications. Les obstacles à la concurrence dans la grande distribution alimentaire devraient être levés, tandis que les crédits d’impôt en faveur de la recherche-développement (R-D) devraient être complétés par des subventions ciblées pour que des technologies et pratiques innovantes soient plus largement appliquées.

Il est important que la Nouvelle-Zélande déploie sa nouvelle stratégie nationale pour le numérique. Le pays manque cruellement de compétences spécialisées dans les technologies de l’information et de la communication, en partie à cause des restrictions aux frontières liées au COVID-19. L’utilisation plus intensive des outils numériques est freinée, en outre, par le manque de connexions à l’internet à haut débit dans les zones rurales, tandis que le manque de coordination entre la promotion des exportations et le soutien à l’innovation empêche les jeunes entreprises innovantes de se développer à l’exportation.

Pour enclencher la transformation technologique, il faudrait développer les formations en alternance au numérique et en particulier, aider les femmes et les Maoris à se lancer dans des carrières dans ce secteur. Le programme GovTechTalent Graduate, destiné aux jeunes diplômés, devrait être élargi à l’ensemble des organisations du secteur public.

Le gouvernement de Nouvelle-Zélande a renforcé le cadre légal permettant de réduire les gaz à effet de serre, mais le pays n’est pas en bonne voie pour atteindre ses objectifs d’émissions, à savoir la neutralité carbone à l’horizon 2050. Le prix du carbone est trop faible, et des mesures complémentaires efficaces, qui remédient aux défaillances du marché que le prix du carbone ne peut à lui seul corriger, restent à prendre.

 

Consulter une Synthèse de cette Étude économique reprenant ses principales conclusions et ses graphiques clés (vous êtes invités à inclure ce lien dans vos articles).

 

Pour de plus amples informations, les journalistes sont invités à contacter la Division des médias de l’OCDE (Tél. +33 (0)1 45 24 97 00).

 

Coopérant avec plus d’une centaine de pays, l’OCDE est un forum stratégique international qui s’emploie à promouvoir des politiques conçues pour préserver les libertés individuelles et améliorer le bien-être économique et social des populations dans le monde entier.

 

Documents connexes