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La sécurité alimentaire et nutrition

De meilleures politiques agroalimentaires sont indispensables pour améliorer la sécurité alimentaire mondiale

Éliminer la faim et la malnutrition est un des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Selon la définition du Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations Unies, une personne est en situation de « sécurité alimentaire » lorsqu’elle a la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive lui permettant de satisfaire ses besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Il est nécessaire de s’attaquer d’urgence au problème de la sécurité alimentaire mondiale, comme l’a reconnu l’Organisation des Nations Unies dans ses Objectifs de développement durable (ODD). L’ODD 2, en particulier, appelle à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable d’ici à 2030. Ce sont là des défis considérables pour l’ensemble de la planète, qui appellent une coopération internationale et des réformes.

Si des progrès ont été faits sur le front de la sécurité alimentaire au fil des ans, ils ont été inégaux suivant les pays et les régions, et la pandémie en a annulé une part non négligeable.  D’après les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le COVID-19 a fait bondir la sous-alimentation : en 2020, entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim, soit 118 millions de plus qu’en 2019. Même si la disponibilité alimentaire mondiale moyenne par personne devrait croître de 4 % d’ici à 2030, il sera difficile d’éradiquer la faim comme le prévoit l’ODD 2. La disponibilité alimentaire ne progressera pas dans les mêmes proportions dans toutes les régions. C’est dans les pays à revenu intermédiaire que les consommateurs augmenteront le plus sensiblement leur ration alimentaire, alors qu’elle restera en grande partie inchangée dans les pays à faible revenu. Cette évolution sera lourde de conséquences pour les populations sous-alimentées et en situation d’insécurité alimentaire grave qui sont les plus en difficulté. La sécurité alimentaire pâtira en outre du dérèglement climatique et de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, qui obligent à déplacer les productions végétales vers de nouvelles régions et entraînent une fluctuation des disponibilités alimentaires à court terme. Les échanges demeureront essentiels pour la sécurité alimentaire dans les pays importateurs de produits alimentaires et pour la subsistance des populations rurales dans les pays exportateurs.

Mais les gouvernements peuvent agir pour améliorer la sécurité alimentaire et, face à ces enjeux, le choix de politiques adaptées est déterminant.

La sécurité alimentaire ne se résume pas à un problème de disponibilités, c’est aussi une question d’accès à la nourriture

Aujourd’hui, c’est la pauvreté qui constitue le plus souvent la cause profonde de l’insécurité alimentaire, et celle-ci touche aussi des habitants des pays de l’OCDE, les communautés autochtones étant particulièrement vulnérables à cet égard.

Les interventions à court terme (l’aide alimentaire d’urgence, par exemple) ont été importantes pour répondre aux besoins immédiats des plus fragiles dans les pays de l’OCDE durant la pandémie de COVID-19, et des technologies numériques ont été utilisées dans certains cas.

Les banques alimentaires gérées par des organisations non gouvernementales permettent d’apporter une aide d’urgence, parfois en utilisant des produits récupérés grâce aux mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire, mais les pouvoirs publics doivent rechercher des solutions durables pour renforcer à moyen et long terme la résilience des populations qui souffrent actuellement de faim chronique et d’insécurité alimentaire en cas de chocs sur l’offre d’aliments. Des travaux sont actuellement menés sur le fonctionnement des banques alimentaires dans les pays de l’OCDE. Par ailleurs, il est essentiel de comprendre le rôle joué par les facteurs socioéconomiques et démographiques dans la détermination des achats et de la consommation alimentaires des ménages. Les groupes socioéconomiques défavorisés ont tendance à consommer des aliments de moindre qualité nutritionnelle qui ont des conséquences non optimales sur le plan de la santé, notamment en favorisant l’obésité. Les niveaux de revenu et de formation peu élevés, le manque de temps dans les foyers monoparentaux et la prévalence et l’accessibilité d’établissements de restauration rapide font partie des facteurs qui favorisent cette tendance.

Les choix publics sont importants

Il est essentiel, si l’on veut parvenir à assurer la sécurité alimentaire au niveau mondial, d’accroître le pouvoir d’achat des pauvres et de résoudre les problèmes de développement. Mais il faut aussi le cas échéant prendre des mesures pour que la hausse des revenus contribue à améliorer la nutrition, ce qui suppose d’agir en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et des infrastructures. L’OCDE a élaboré un ensemble de recommandations pour que l’action publique encourage des choix alimentaires plus sains. L’évaluation de l’efficacité des politiques et des besoins de différents groupes socioéconomiques et démographiques se heurte à l’inadéquation et à l’irrégularité des collectes de données sur l’alimentation, y compris sur la prévalence de l’insécurité alimentaire.

Beaucoup de politiques agricoles sont maintenues en place dans le but déclaré d’accroître la production alimentaire et d’améliorer ainsi la sécurité alimentaire. L’intervention des pouvoirs publics sur les marchés agricoles (sous forme de subventions ou de restrictions à l’exportation) a souvent pour effet de faire monter les prix des denrées de base, au détriment de la sécurité alimentaire des ménages pauvres (parmi lesquels se trouvent aussi des agriculteurs qui sont des consommateurs nets de ces produits). En plus de ne pas atteindre leur but, les mesures de soutien peuvent détourner les ressources publiques d’autres efforts qui pourraient réellement contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, notamment ceux qui visent à créer des conditions propices à l’amélioration de la productivité agricole, par exemple grâce au développement des systèmes d’innovation agricole. La construction d’infrastructures rurales et d’installations de stockage, les activités de formation et les services de conseils dans le domaine agricole sont d’autres investissements pouvant accroître la production et les disponibilités alimentaires. Des systèmes solides et efficaces capables de renforcer la résilience et la gestion des risques dans le secteur agricole sont également essentiels en ce qu’ils contribuent à renforcer la sécurité alimentaire aux niveaux national et mondial.

Il s’agit de redoubler d’efforts pour concevoir des politiques cohérentes en matière de systèmes alimentaires, afin de s’attaquer à l’insécurité alimentaire et d’atteindre ainsi l’ODD 2 d’ici à 2030.

Actualités

Le rôle de la transparence pour éviter une crise alimentaire induite par le COVID-19

Au début de l'épidémie de COVID-19, on craignait que la crise sanitaire ne se transforme en une crise alimentaire à grande échelle similaire à la crise des prix alimentaires de 2007-08, lorsque les achats de panique et les politiques contre-productives ont exacerbé les perturbations initiales de l'approvisionnement. Alors que les chaînes d'approvisionnement alimentaire ont connu des perturbations et qu'il existe des risques futurs qui nécessitent une attention particulière, une crise des prix alimentaires a été évitée jusqu'à présent, en partie grâce à une transparence accrue sur les marchés mondiaux des cultures de base.

Lire la suite... (en anglais)

Note de politique

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